vendredi 20 mai 2016

Le droit de tenter et de se tromper : à la découverte des fresh expressions

Ce jeudi, nous sommes restés à Abbey Launde et nous avons accueilli l'équipe du diocèse de Leicester. Expérimentations, explications, discussions, questions... la curiosité ne s'est pas tarie. Je découvre, ou redécouvre que les fresh expressions, c'est la liberté, le royaume de l'audace; on peut se lancer, essayer... et se tromper ! Dit comme ça, on pourrait croire que c'est un peu tout et n'importe quoi. Mais précisément pas! Il ne s'agit pas de se lancer tête baissée, sans réfléchir mais, bien au contraire, d'écouter d'abord, d'observer aussi. Il ne s'agit pas de chercher à faire venir les gens à nous, à nos façons de vivre, de chanter ou de prier ; non, il s'agit plutôt d'aller vers eux, sans doute d'entendre quels sont leurs besoins, et de témoigner de ce que le Seigneur peut leur apporter. Il n'est pas question de choisir nos mots mais d'adapter le langage à ceux avec qui nous sommes. Non plus être devant, ni même être pour, mais être avec, tout simplement. Tout cela implique que nous nous donnions du temps... que nous entrions dans le temps de Dieu?

Lorsque nous reviendrons la semaine prochaine, nous porterons témoignage de ce qui se passe en Angleterre. Là où les chrétiens ne constituent pas plus de 6% de la population. Là où ce n'est donc pas une église majoritaire et toute-puissante qui porte tous ces projets.
Nous raconterons une église où l'institution accompagne et encourage les fresh expressions of Church. Là où elle laisse l'initiative à d'autres que les pasteurs ou l'institution, et reconnaît concrètement ces ministères. Là où elle donne la possibilité de se tromper, de tomber ET de recommencer. Là où il est possible d'apprendre de ses erreurs.
Quand nous reviendrons en France, nous témoignerons d'une église où les paroisses traditionnelles n'ont pas disparu et ressemblent étrangement à nos paroisses : têtes blanches, peu de participants au culte...
Quand nous reviendrons en France, nous raconterons une église qui se trouve dans un contexte sociétal similaire au nôtre: ici ou là, pour beaucoup de nos contemporains, un besoin de spiritualité fort, beaucoup qui cherchent... Quand nous reviendrons en France, nous ne parlerons pas d'une église qui est meilleure que la nôtre, les nôtres (car il y a parmi nous des pasteurs de l'UEPAL et de l'EPUdF) mais qui a plutôt les mêmes fragilités. Et nous parlerons de personnes qui nous montrent qu'il y a de la place dans une même église pour différentes façons de vivre sa foi et d'en témoigner, non seulement les fresh expressions mais aussi nos façons traditionnelles. Nous dirons qu'il n'est pas question d'invalider l'ancien, l'orgue de nos dimanches, la prédication en chaire, les paroissiens en rang d'oignon. Nous dirons à nos fidèles que rien n'est mis en danger par l'existence de nouvelles façons de vivre l'Eglise.
Quand nous reviendrons en France, parlerons-nous d'une église où il est possible d'être en communion les uns avec les autres même si nous n'allons pas dans les mêmes lieux, même si nous n'honorons pas le Seigneur de la même manière, même si nous ne nous rencontrons jamais?

M. Carlier

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire