jeudi 19 mai 2016

Coventry - pionniers réconciliateurs

Coventry, ville de réconciliation et de paix (18 mai, CPLR jour 2)



La nuit du 14 au 15 novembre 1940, la ville est bombardée, la cathédrale expressément visée par les avions allemands. Le toit s'effondre sur le bâtiment et celui-ci est détruit, bien que la tour de l'horloge reste intacte. Dès le lendemain, le prêtre de la paroisse découvre en inspectant l'ampleur des dégâts deux poutres formant une croix. Il y voit un signe de Dieu, décide d'ériger cette croix et trace, à la craie, ces mots sur le mur de ce qui reste du chœur : "Father, forgive" (Père, pardonne).



Cette attitude réconciliatrice, qui renonce à la haine et qui prie et œuvre pour renouer les relations, présidera ensuite à la construction d'une nouvelle cathédrale qui intègre architecturalement l'ancienne. A partir de clous trouvés dans les décombres, une autre croix est formée et devient le symbole de la réconciliation. Elle est placée dans le chœur. Chaque midi, à la cathédrale et dans tous les lieux de la "communion de la croix de clous", on prie une courte litanie avec le répons : "Father, forgive".


Evêque John aux petits soins

L'évêque du diocèse par ailleurs responsable anglican de la communion de Reuilly, John Stroyan, a mis un point d'honneur à accueillir personnellement les 25 stagiaires CPLR de France (un de Belgique). A notre arrivée, il est déjà dehors à nous attendre. Il avait fait réserver trois places de parking pour nos minibus. Après nous avoir emmenés à la maison Saint-Michel où il nous souhaite chaleureusement la bienvenue, il nous propose de commencer cette journée riche avec une étude biblique sur 2 Corinthiens 5, 16-21.



Fresh Expressions, l'expression d'une théologie assumée de la réconciliation

Partant de l'application GoogleEarth, qui permet de voir la terre du ciel, de zoomer pour voir les continents, puis les pays, les villes, les rues et même les maisons, bishop John rappelle que selon Paul tout, au ciel et sur la terre, est censé être mis sous l'autorité d'un seul, le Christ. L'expression "en Christ" se trouve à 55 reprises dans ses épîtres. "En Christ", nous sommes une "nouvelle création" qui vit de l'expérience de la réconciliation. John Stroyan insiste : l'expérience et non seulement l'idée de la réconciliation.
Parce que nous-mêmes avons fait l'expérience de la réconciliation, nous est donné le charisme d'être réconciliateurs. Un charisme, qui contrairement à ceux énumérés en 1 Corinthiens 12, qui est confié à tous.
Tout vient de Dieu qui nous a réconciliés avec lui par le Christ et nous a confié le ministère de la réconciliation. (V. 18)
Le mot employé par Paul pour réconciliation vient du verbe grec katalosso où l'on trouve le mot alos (l'autre) et qui signifie marcher à côté de celui qui est différent, se mettre à sa place, échanger.

Se sachant confié le ministère de réconciliation, le diocèse a largement encouragé la création de nouvelles expériences d'Eglise, les fameuses fresh expressions, qui vont à la rencontre des gens à la marge... des églises et de la société.

Au contact de quelques ministres pionniers
 

Nous aurons l'occasion, dans la journée d'écouter les témoignages de Greg dans le travail avec de jeunes marginalisés et sans abri, mais aussi de son épouse auprès de jeunes mères souvent célibataires dans un bar nommé "coffee tots" ; et de Gareth dans un quartier sinistré de Coventry, où lui, son épouse et plusieurs volontaires forment un communauté monastique laïque qui entre en contact avec les familles, à travers un travail avec les enfants. Tous lient un témoignage à l'Evangile avec le soutien social aux personnes (vestiaires ; petit cours - gestion d'argent, cuisine, ordinateur, lien parent-enfant ; aides alimentaires).

Toujours, ces initiatives se font en bonne entente avec les paroisses classiques et sont en complémentarité.

J. Grauling






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